Le dernier sacre tricolore remonte à 2001, à Melbourne (Australie). Depuis, les Bleus se sont inclinés à trois reprises en finale : en 2002 face à la Russie, en 2010 face à la Serbie et en 2014 face au Canada. Yannick Noah compte bien mettre un terme à ces 16 années de disette. « C'est l'année ou jamais par rapport à notre aventure. C'est une belle opportunité. Des occasions comme celle-là d'écrire notre histoire, on n'en a pas tous les ans. Il faut en profiter et, dans tous les cas, se préparer comme si c'était la dernière », a déclaré le capitaine après la victoire (3-1) en demi-finale face à la Serbie. Plus tôt dans l'année, les tennismans français avaient battu le Japon en huitièmes (4-1), puis la Grande-Bretagne en quarts (4-1).
Tsonga, l'homme fort tricolore ?
Au mois de septembre dernier, Jo-Wilfried Tsonga a été le grand artisan de la qualification des Bleus pour la finale. Le Manceau a remporté ses deux matches, en battant Laslo Djere puis Dusan Lajovic. Sauf surprise, il sera à nouveau le leader tricolore pour affronter les Belges. Le numéro 1 français à l'ATP a gagné quatre tournois cette saison (Rotterdam, Marseille, Lyon et Anvers) et s'est hissé en finale à Vienne. Toutefois, depuis son sacre sur les bords du Rhône à la fin du mois de mai dernier, ses résultats n'ont guère été brillants. Il s'est notamment fait sortir au premier tour à Roland-Garros et à l'US Open. De plus, son problème au genou l'a contraint à déclarer récemment forfait à plusieurs tournois (Chengdu, Pékin et Shanghai).
Goffin, la principale menace
Côté belge, David Goffin se présente comme un redoutable adversaire. En quarts de finale, le natif de Rocourt a remporté ses deux simples face à l'Italie. Au tour suivant, il a récidivé face à l'Australie. Depuis, il s'est illustré en remportant deux tournois consécutivement, à Shenzhen et Tokyo, avant de s'incliner au 2ème tour à Shanghai, face à... Gilles Simon. « Je ne me soucie de rien, je ne calcule pas, je me donne à fond. Je veux profiter de ma bonne forme », a assuré le joueur de 26 ans, cité par La Dernière Heure. Depuis 2005, Goffin a remporté 22 de ses 31 confrontations en Coupe Davis. D'où son surnom de « joueur miracle » pour ses performances répétées dans la compétition.
Quel numéro 2 pour les Bleus ?
Si l'on se fie uniquement au classement ATP, Lucas Pouille part logiquement favori pour bénéficier de ce statut. Lors de cette campagne 2017, le natif de Grande-Synthe a été de toutes les rencontres, se déplaçant au Japon en début d'année malgré une blessure. Après avoir idéalement lancé les Bleus face à la Grande-Bretagne (victoire face à Kyle Edmund), il s'était en revanche montré décevant contre la Serbie (défaite face à Dusan Lajovic). « J'étais tellement tendu que c'est moi qui ai refilé mon stress à Lucas », avait déploré Yannick Noah après la contre-performance de Pouille. Le capitaine tricolore pourrait lui préférer Richard Gasquet. En se hissant en quarts de finale du Masters 1000 de Shanghai à la mi-octobre, ce dernier a sûrement marqué des points dans l'esprit du vainqueur de Roland-Garros 1983. « J'ai retrouvé mon physique, mon niveau. La tête est vraiment là, je suis à 100 % mentalement, il y a une grosse envie », déclarait d'ailleurs le Biterrois après sa victoire face à Gilles Simon en Chine. Et si Noah créait la surprise en optant pour ce dernier ? Les chances sont minces, mais la victoire de Simon en deux sets face à Goffin, toujours à Shanghai, pourrait faire pencher la balance en sa faveur. Longtemps gêné par un genou douloureux, Gaël Monfils semble quant à lui partir de trop loin pour espérer disputer cette finale. Quoi qu'il en soit, la sélection tricolore devrait également dépendre des résultats français aux Rolex Paris Masters.
Des Bleus largement favoris en double
L'identité du numéro 2 belge pose nettement moins de questions. Sauf blessure, c'est Steve Darcis qui sera chargé d'épauler Goffin en simple. Vainqueur du tournoi de Bordeaux cette année, le joueur de 33 ans avait remporté ses deux matches face à l'Allemagne en huitièmes de finale. En septembre dernier, il a permis à la Belgique de valider son billet pour la troisième finale de son histoire, après sa victoire face à l'Australien Jordan Thompson. La cinquième victoire de sa carrière lors d'un cinquième match décisif en Coupe Davis ! Enfin, concernant le double, la France part favorite sur le papier. Yannick Noah devrait reconduire la paire Mahut-Herbert. Celle-ci, qui s'était montrée convaincante en disposant aisément du duo serbe Zimonjic-Krajinovic en septembre, constitue l'un des meilleurs binômes au monde à l'heure actuelle. Dans le camp adverse, aucun Belge ne figure dans le Top 100 de la spécialité.
Les Bleus et la Coupe Davis, une longue histoire :
Il faut remonter à l'année 1904 pour trouver la trace de la première participation de l'équipe de France à la Coupe Davis. Soit 4 ans après la création de la compétition en 1900 par Dwight Davis. Entre 1927 et 1932, les Mousquetaires (Henri Cochet, René Lacoste, Jean Borotra et Jacques Brugnon) s'adjugent le trophée 6 fois consécutivement. Puis, c'est la traversée du désert durant un demi-siècle, avant une finale perdue en 1982. En 1991, Yannick Noah se retrouve capitaine et permet aux Bleus de retrouver les sommets, avec une génération emmenée par Guy Forget et Henri Leconte. Cinq ans plus tard, les Français remportent leur 8ème Saladier d'argent face à la Suède, à l'issue du 5ème set du 5ème match (victoire de Boetsch face à Kulti). Le dernier sacre date de 2001, avec Guy Forget comme capitaine. Depuis, les Bleus se sont inclinés à trois reprises en finale (2002, 2010 et 2014).