SPORTMAG - 3 : Reims - Octobre 2017

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Ouverture---Action-citoyenne.jpg Christophe Peran, président de Reims handisport
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Sport adapté

Et handisport à Reims

Entretien croisé avec Christophe Peran, Président de Reims Handisport, et Marc Truffaut, président de la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA).

Pouvez-vous nous exposer les principales différences entre handisport et sport adapté ?

Christophe Peran : La fédération handisport accueille les personnes en situation de handicap moteur ou sensoriel, telles que les malvoyants, les sourds, les tétraplégiques, ou encore certaines personnes atteintes de maladies orphelines...

Marc Truffaut : On ne s'adresse pas du tout au même public. Nous sommes sur deux problématiques différentes, avec des besoins différents, qui justifient qu'il existe deux fédérations différentes. Le sport adapté s'adresse aux personnes en situation de handicap psychique et mental.


Qu'en est-il pour le handisport ?

CP : Le club Reims Handisport existe depuis 1982. Il a été créé par des personnes en situation de handicap. Au début, il ne fonctionnait qu'avec des bénévoles. Au milieu des années 90, avec l'apparition des emplois aidés, nous avons pu recruter une personne salariée du sport, et le club a pu se développer. D'autres disciplines sont arrivées, comme le foot-fauteuil, la natation... Le nombre de licenciés a considérablement augmenté. Nous en comptons entre 160 et 180 depuis 2 ou 3 ans. Nous proposons un planning d'activités de 30 heures par semaine. La plupart de nos licenciés font du sport loisir, 20% sont des compétiteurs. Certains évoluent au niveau international, comme la cavalière ardennaise Céline Gerny.


Quelle place occupe le sport adapté à Reims ?

MT : L'organisation du sport adapté existe en France depuis 1971. Au début, Reims était très actif en la matière. La pratique du sport adapté est souvent dépendante des établissements spécialisés. Dans les années 2000, ceux-ci ont souvent fait le choix d'autres activités de soutien que le sport, comme la peinture ou le théâtre. Or, sans le soutien logistique de ces établissements, il est compliqué pour le sport adapté d'occuper une place importante. Après, tout n'est pas noir. Par exemple, nous avons un institut médico-éducatif (IME) qui a intégré le sport comme support éducatif. De son côté, le club de tennis de table de Reims compte Lucas Créange dans ses rangs, qui est champion du monde de sport adapté. Il y a un beau projet autour de lui. Le judo club de Murigny propose également la pratique du sport adapté.


« Le sport adapté n'est pas souvent traité dans les pages sportives »


Estimez-vous que le sport adapté et le handisport soient assez médiatisés ?

CP : Le handicap physique et mental fait peur au grand public. Si je demande à l'Union (quotidien régional français, dont le siège se trouve à Reims, NDLR) de venir couvrir une manifestation qu'on organise, ils vont répondre favorablement une fois sur 5. Et encore je suis gentil (rires). Pour les radios locales, nous avons une écoute plus attentive. Quant à la télé, c'est compliqué. Au mieux, France 3 diffusera trois images d'un événement, sans la moindre interview.

MT : Il existe deux fois plus de licenciés en sport adapté qu'en handisport. Pourtant, ce dernier est souvent plus médiatisé, certainement parce que nous ne participons aux Jeux paralympiques que depuis 2012. En général, le sport adapté n'est pas souvent traité dans les pages sportives, mais dans les pages locales et/ou sociales.


Marc Truffaut, président de la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA)


Que mettez-vous en place pour amener le public à pratiquer l'un ou l'autre ?

CP : Un travail a été mis en place par les comités régionaux et départementaux de handisport. Ils sont chargés de mettre en place des journées de sensibilisation au niveau de la région ou du département. Des journées promotionnelles sont planifiées pour inviter les établissements spécialisés. À charge pour les clubs également de faire leur propre promotion.

MT : Nous proposons des journées d'initiation et de découverte. Sinon, certains événements permettent d'avoir une bonne exposition. Par exemple, le 7 décembre, se dérouleront les championnats du monde de cross-country à Reims et Épernay. Ce type d'événement fait connaître un peu plus le sport adapté au grand public et peut amener à sa pratique.


« La boccia est très demandée pour les personnes très lourdement handicapées »


Quelles sont les disciplines qui fonctionnent le mieux ?

CP : La natation a toujours bien fonctionné, et c'est normal : les personnes ayant des problèmes de mobilité ont plus de facilités à se mouvoir dans l'eau. Sinon, la boccia (sport de boule apparenté à la pétanque, NDLR) est très demandée pour les personnes très lourdement handicapées. La plupart de ses pratiquants sont en fauteuil électrique. Enfin, il y a la musculation et la gym d'entretien. Beaucoup viennent pour faire du renforcement musculaire, ce qui leur sert dans leur vie de tous les jours.

MT : Chez nous, c'est principalement l’athlétisme, le basket et le tennis de table. Après, il y a les activités motrices qui sont propres au sport adapté. Notamment celles avec des parcours faisant appel aux différents sens.

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