SPORTMAG - 4 : Reims - Janvier 2018

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Action sociale

L’insertion des jeunes par le sport

La société change, le sport évolue et un constat paradoxal se fait jour. L’offre et la demande d’activité physique et sportive augmentent au plan qualitatif et quantitatif. Toutefois, certaines catégories sociales restent exclues de ces pratiques pour des raisons pécuniaires, culturelles ou géographiques. Au-delà des individus, c’est toute la cellule familiale qui est touchée, en particulier les enfants et les jeunes. Ce processus est d’ailleurs renforcé par une tendance à l’isolement volontaire qui augmente d’autant les conséquences de l’exclusion ou de la marginalité. Face à ces constats, la ville de Reims a décidé de lancer un projet pour favoriser l'insertion des jeunes par le biais du sport. Entretien avec Thierry Prat, chef de projet en développement territorial.

Qui se trouve à l'initiative du projet ?

Ce projet fait partie du plan de mandat de notre exécutif. Il s'agit d'un partenariat de la mairie avec la mission locale pour la jeunesse. Au mois de septembre dernier, j'ai rencontré Dominique Taupin, responsable de l'insertion des jeunes au sein de celle-ci. La mission locale possède un dispositif « garantie jeunes », une sorte d'école de la deuxième chance, permettant de redonner de l'autonomie à certains adolescents ou aux jeunes adultes. Il aurait été dommage de ne pas tenter cette expérience. C'est notre mission de service public !


Quels sont les jeunes concernés par ce projet ?

Nous sommes sur une tranche d'âge 16-25 ans. Il s'agit de jeunes qui ne sont plus scolarisés, parfois en marge de la société. L'idée, c'est de les aider dans leurs démarches sociales ou la recherche d'une formation. Nous souhaitons leur apporter quelque chose avec nos activités sport-nature, essayer de les rendre plus mobiles. L'idée est aussi de responsabiliser les jeunes adultes, afin qu'ils prennent des initiatives et apprennent à vivre ensemble. Enfin, qu'ils puissent accepter les règlements des institutions : matériels, locaux, personnel, règlement intérieur. Le tout, en s’engageant envers eux-mêmes et envers les autres.


Quelles seront les activités proposées ?

Des activités autour de l'escalade ou de l'accrobranche, qui pourront leur permettre d'avoir confiance en eux. Également des activités d'orientation et du VTT. Nous allons mettre en place des unités d'apprentissage pour qu'ils puissent organiser une grande randonnée à l'aube de l'été. Lors de celle-ci, les jeunes seront amenés à se déplacer en vélo, faire du paddle sur la Marne. Il s'agira d'une sorte de raid nature.


« Les médiateurs seront déterminants dans la réalisation du projet »


La nature semble être au cœur de ce projet...

Effectivement. Nous disposons d'un parc de 17 hectares, qui leur permettra de faire une course d'orientation, d'utiliser une carte... Les jeunes vont pouvoir se déplacer dans un espace qu'ils ne connaissent pas forcément. Nous allons également mettre en place des activités comme le tir à l'arc. Et des activités nautiques, pour qu'ils aillent à la découverte du milieu naturel. Il faut pouvoir les confronter aux incertitudes de ce dernier, sachant qu'ils sont très « urbanisés ». Certains ne sont même jamais sortis de leur quartier.


Combien de médiateurs vont être amenés à travailler sur ce projet ?

Les médiateurs seront inclus au fur et à mesure de l'avancée des travaux. Ils seront déterminants dans la réalisation du projet, étant donné leur connaissance du terrain. Ils seront les ambassadeurs des dispositifs que nous voulons mettre en place. Ce sont eux qui nous permettront d'avoir un retour des manques et des besoins des usagers des quartiers. Cela nous permettra d'établir un diagnostic territorial approfondi. Pour le moment, je coordonne l'ensemble des actions avec mon adjointe, Martine Richard, qui est éducatrice territoriale. Un animateur, Mouloud Bjouadi, travaille également avec nous sur ce projet.


« Casser la spirale négative »


Combien de jeunes vont pouvoir bénéficier de ce projet d'insertion par le sport ?

Il faut que cela reste un petit groupe. Entre 15 et 20 jeunes. Ceux-ci devront faire le choix de s'inscrire dans une démarche. La volonté et la motivation de l'individu sont primordiales. L'inscription sera gratuite.


Les jeunes se verront ainsi donner la possibilité de reprendre confiance en eux...

Oui, afin de casser la spirale négative dans laquelle ils se trouvent. Il faut qu'ils puissent se dire : « C'est possible ». Cela passera par un gros travail d'évaluation, de la part des éducateurs et des encadrants au sein de la mission locale. L'évolution du comportement des jeunes devra être observée. C'est un véritable travail, à la fois physique et intellectuel. L'aspect dialogue sera très important.


L'hygiène de vie est également au cœur de ce projet...

Forcément. Qui dit sport santé dit hygiène de vie. Nous allons donc évoquer des thèmes tels que la nutrition, le développement durable, etc. Nous ne pouvons ignorer ces thématiques.

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