UNSS : « Une occasion supplémentaire de transmettre la culture du sport »
L’UNSS soutient avec enthousiasme l’initiative ministérielle. « Tous les prétextes sont bons pour améliorer la culture sportive et créer des passerelles entre l’école et le mouvement sportif, les clubs et les associations », se félicite Laurent Petrynka, son directeur national. Les grands événements sportifs offrent un angle de choix pour aborder les valeurs olympiques avec un public jeune, qu’il s’agisse de Paris 2024, ou, plus proche de nous, la Coupe du monde FIFA féminine, organisée en 2019 en France. Aucun format n’étant imposé, l’organisation des actions par les enseignants reste libre. « L’UNSS peut toucher les jeunes, au-delà des activités sportives classiques (l’hiver étant la saison des cross), grâce à une sensibilisation à différents thèmes. Nous souhaitons par exemple développer les “master class”, où des sportifs de haut niveau et des dirigeants abordent avec les élèves des thématiques sociétales que le sport permet de dépasser : égalité, santé, handicap, racisme, homophobie... », explique Laurent Petrynka. L’objectif est, qu’après 2024, de telles actions deviennent évidentes et régulières pour les chefs d’établissement qui n’étaient pas forcément familiarisés avec ces sujets. La Semaine olympique et paralympique à l’école prolonge des actions qui existent déjà, faisant du sport un prétexte à de nombreux apprentissages. En plus d’une technicité, il apporte une ouverture, un support à de nouvelles activités transversales. « Une activité ludique motive élèves et professeurs de sport. En parlant des valeurs, nous sommes loin des préoccupations économiques qui vampirisent le sport. Les élèves appréhendent ainsi le sport d’une autre façon que celle qu'ils voient à la télévision !», affirme Laurent Petrynka, qui rappelle que le sport en lui-même n’est pas porteur de valeurs, mais une certaine pratique du sport, oui : « Elle permet aux jeunes de devenir de meilleurs citoyens, des adultes éclairés et heureux de pratiquer une activité physique ».
USEP : « Aller chercher de nouvelles activités »
Pour l’USEP, la Semaine olympique et paralympique à l’école offre la possibilité de familiariser les enfants, de la maternelle au CM2, avec différentes disciplines olympiques. « Nous souhaitons nous ouvrir à des sports moins connus que ceux habituellement pratiqués à l’école, et aller chercher de nouvelles activités, en partenariat avec des comités départementaux et des clubs sportifs. Le rôle de la Semaine olympique est de s’initier et de vivre des émotions positives. Même si l’aspect technique est léger pour une première expérience, elle développe une culture sportive et donne envie de continuer à faire du sport », déclare Véronique Moreira, présidente de l’USEP. Le dispositif prévoit également l’accueil dans les écoles de sportifs de haut niveau, grâce à l’aide de Paris 2024, qui s’engage à mobiliser des athlètes à cette occasion. Pendant cette semaine, l’USEP demande aux enseignants de travailler sur les valeurs olympiques, en utilisant le sport comme outil réflexif, en interdisciplinarité (santé, mathématiques, sciences). Des valeurs qui croisent celles de l’école et de l’USEP. « Nous voulons faire réfléchir les élèves à des idées comme l’égalité, le fair-play… dans le cadre de débats à visée philosophique. Naturellement, les rencontres sportives sont un prolongement et une mise en application de ces discussions ». L’enfant est ainsi acteur de son activité, arbitre et responsable de la marque, il s’exerce aux valeurs du travail à plusieurs, au respect… Le discours sur le handicap véhiculé lors de la Semaine trouve un écho à l’USEP, qui promeut la pratique sportive inclusive. Des fiches pédagogiques indiquent aux enseignants comment adapter les règles, permettant à tout le monde de participer et donc d’être motivé. Le mot d’ordre « Je rencontre les autres et je m’amuse » rejoint la devise olympique « L’important c’est de participer », à laquelle s’ajoute « activement » : l’enfant est mobilisé par l’enjeu, impliqué en tant qu’officiel. En 2019, Véronique Moreira espère une autre envergure, davantage de partage, sous forme de projets régionaux qui remonteraient au niveau national.
Ugsel : « Travailler sur l’axe paralympique »
La Fédération sportive de l’enseignement catholique (1 million d’adhérents, dont 300 000 licenciés compétiteurs dans le Second degré) profite de la Semaine olympique et paralympique pour lancer une exposition itinérante dans ses établissements intitulée « Fenêtres sur nos différences », qui met en avant son implication dans le handisport. Un corps d’ « ambassadeurs », constitué de 18 élèves, en situation de handicap ou non, a assisté aux Jeux paralympiques de Rio en septembre 2016 et en a rapporté des photos, des vidéos et des recueils de rencontres avec les athlètes. « Les jeunes ont découvert le sport paralympique et ils partagent cette expérience de vie au retour », explique Philippe Brault, délégué national chargé de l’animation institutionnelle et pédagogique. Les comités départementaux vont faire circuler les 25 kits de posters et photos en format A4 et A5, illustrant des thèmes comme « reconnaître (se reconnaître) », « accompagner », « dépasser (se dépasser) », « explorer »… « Nous cherchons à susciter des débats et des échanges autour du sport, de l’acceptation du handicap et du vivre-ensemble », précise le délégué national, qui rappelle la participation de l’Ugsel à la tombola de la Fédération handisport, à hauteur de 75 000 euros, pour boucler le financement de la délégation pour Rio. Par ailleurs, sur le terrain proprement sportif, l’Ugsel invite les établissements à participer à la Semaine, en fonction de leur calendrier sportif, en valorisant l’idée olympique pendant les championnats départementaux, et ce jusqu’en 2024. Elle réfléchit à l’organisation de jeux scolaires dans le 1er degré, s’inspirant des « vrais » JO, en amont des Jeux à Paris, via des manifestations interdisciplinaires autour du sport et du thème de l’Asie. « Associer le sport et la culture, sous la forme d’ateliers sportifs, mais aussi culturels (arts visuels, histoire, géographie…) permet de toucher tout le monde, pas seulement les jeunes qui ont la fibre sportive », affirme Philippe Brault.