Six matches, six victoires. L'équipe de France de basket a parfaitement négocié la première partie des éliminatoires qualificatives pour le Mondial 2019. Six succès acquis entre le mois de novembre 2017 et celui de juillet 2018. Une période durant laquelle les Bleus ont regagné de la confiance et quelques certitudes après un Euro 2017 raté, terminé dès les huitièmes de finale après une défaite face à l'Allemagne. Forcément, l'équipe de France a dû se reconstruire après cet échec... mais toujours avec Vincent Collet à sa tête. Afin de bien lancer cette nouvelle campagne, le coach strasbourgeois a fait appel à des « morts de faim », à l'image de Paul Lacombe. « J'avais déjà connu le maillot France chez les jeunes, mais c'était il y a un petit moment. Depuis, je m'étais surtout concentré sur ma carrière en club. Mais forcément quand le sélectionneur t'appelle pour évoluer avec les A, c'est un autre monde », souligne celui qui peut évoluer comme meneur et comme arrière. Grâce notamment à une belle saison effectuée sous les couleurs de Monaco, Lacombe a tapé dans l’œil de Vincent Collet qui n'a pas tardé à lui accorder sa confiance lors de ces éliminatoires. « J'ai évolué quatre saisons à Strasbourg, c'est donc un coach que je connais plutôt bien. Quand je suis arrivé dans cette équipe de France, j'avais l'impression d'avoir toujours été là. Je savais ce que je devais faire et ce que le coach attendait de moi. C'est un coach qui est proche de ses joueurs, qui échange pas mal avec chacun d'entre eux. Pour nous c'est l'idéal, on n’avance pas dans le flou, on sait quelle est notre tâche en arrivant sur le parquet ». Avec 55 points inscrits en l'espace de six sélections, Paul Lacombe a donné satisfaction. « C'est une opportunité que j'ai saisie », confirme le joueur de Monaco. « Je ne suis pas arrivé en me disant que j'allais rester dans cette équipe jusqu'aux Mondiaux. Je sais qu'il y avait des absents et je me suis donc dit qu'il fallait que je prenne ce qu'il y avait à prendre. Je pense surtout avoir montré que je savais m'adapter, que je pouvais être utile à plusieurs postes. C'est dans cet état d'esprit que j'ai abordé les différentes rencontres : être utile et décisif là où on avait besoin de moi ». Un état d'esprit qui a permis aux Bleus de disposer de la Belgique, de la Bosnie-Herzégovine et de la Russie, que ce soit lors des rencontres allers ou retours. Si certains succès se sont avérés limpides, les Tricolores ont su afficher un bel état d'esprit lors de victoires plus étriquées, notamment face aux Russes. Des rencontres lors desquelles un autre nouveau venu en équipe de France a crevé l'écran : Moustapha Fall. « J'avoue que pour le moment, je n'ai connu que la victoire chez les A, ça fait plaisir », sourit le pivot de 26 ans, 2m18 sous la toise. « Je ne me prends vraiment pas la tête, je sais que Rudy Gobert est le titulaire et il n'y a aucun souci avec ça. C'est peut-être le meilleur joueur du monde à son poste, il évolue en NBA, il n'y a donc pas débat sur sa présence comme titulaire en équipe de France. Durant les éliminatoires, j'ai simplement gratté ce qu'il y avait à gratter ».
Moustapha Fall crève l'écran
Même si le titulaire au poste de pivot reste Rudy Gobert, Moustapha Fall a fait une rentrée remarquée chez les Bleus (© Icon Sport)
Et le joueur du Lokomotiv Kouban-Krasnodar l'a plutôt bien fait, avec 53 points au compteur en l'espace de six sélections, dont 23 unités lors du match retour face à la Belgique... avec un 100 % de réussite au tir ! « C'était un bon match, c'est vrai. Ça m'a permis de prendre de la confiance et de réussir à enchaîner et à trouver ma place dans cette équipe de France. C'était important de réussir à trouver le bon rythme en évoluant avec des joueurs que je ne connais pas forcément. Je pense que c'est ce que j'ai réussi à faire lors de mes différentes sélections », assure celui qui a quitté la Turquie et rejoint la Russie à l'intersaison justement pour continuer à progresser. « C'est le meilleur choix à mes yeux. La saison en Turquie a été bonne, mais je pense qu'il faut franchir un palier supplémentaire, et Krasnodar peut me permettre d'évoluer sur la scène européenne. Pour moi, c'est essentiel dans ma progression. J'ai pas mal échangé avec Vincent Collet durant les différentes fenêtres internationales, il m'a donné des conseils et des orientations sur ma manière d'évoluer, je pense également que ça peut m'apporter quelque chose », révèle le pivot, qui se sent très bien chez les Bleus... au point de ne plus vouloir les quitter. « J'ai pris goût à l'équipe de France, c'est vrai ! Et puis, je ne pense pas que mon club me posera de problème pour être avec les Bleus, donc, évidemment, je suis partant pour les prochains rendez-vous ».
Un groupe jeune qui a saisi sa chance
Vincent Collet n’a pas hésité à faire confiance à Paul Lacombe durant les éliminatoires (© Icon Sport)
Justement, côté rendez-vous, l'équipe de France affrontera la Bulgarie le 13 septembre, puis la Finlande le 16 septembre, à la Sud de France Arena de Montpellier, dans le cadre du deuxième tour des éliminatoires au Mondial 2019. Des rencontres pour lesquelles Vincent Collet devra se passer des services de plusieurs éléments évoluant en NBA, comme Evan Fournier (Orlando Magic) et Rudy Gobert (Utah Jazz). Se passer des joueurs de NBA, une problématique à laquelle font face plusieurs pays dans le cadre de ces éliminatoires, et qui touche donc particulièrement les Bleus. En revanche, Nicolas Batum sera, lui, bien présent. Autour du joueur des Charlotte Hornets, le sélectionneur des Bleus va continuer à faire confiance aux « morts de faim » des six premiers matches, eux qui lui ont donné pleinement satisfaction. « On a eu la chance d’avoir des joueurs très mobilisés et motivés. Pour certains, c’était une opportunité et ils l'ont saisie, ils ne se sont pas lamentés sur le fait de ne pas aller à la Coupe du monde. Ils ont porté le maillot bleu de la meilleure des façons. On repart avec un état d’esprit très positif », se félicite Vincent Collet, désormais pleinement focalisé sur ce deuxième tour des éliminatoires au Mondial. « Il faudra continuer à entretenir cet état d'esprit pour aller à la Coupe du monde dans les meilleures dispositions. L’objectif est de se qualifier le plus vite possible. On est aussi devenu la troisième nation mondiale. On sait qu’il y a des têtes de série. L'objectif est de rester dans les quatre premiers pour l’être à la Coupe du monde ». C'est donc une équipe de France ambitieuse qui s'apprête à entamer le deuxième tour des qualifications pour le Mondial 2019. Avec, bien sûr, Paul Lacombe et Moustapha Fall au rendez-vous, mais aussi Livio Jean-Charles, Axel Julien, Lahaou Konaté, Mathias Lessort, Amine Noua et Frank Ntilikina. Autant d'éléments comptant six sélections ou moins et qui incarnent cette nouvelle vague bleue.
Les résultats du premier tour des qualifications :
- Belgique 59-70 France
- France 84-65 Bosnie-Herzégovine
- France 75-74 Russie
- France 64-49 Belgique
- Bosnie-Herzégovine 52-102 France
- Russie 78-84 France
La sélection de l'équipe de France
Le programme du 2e tour des qualifications :
- 13 septembre 2018 : Bulgarie - France
- 16 septembre 2018 : France - Finlande
- 30 novembre 2018 : République tchèque - France
- 3 décembre 2018 : France - Bulgarie
- 21 février 2019 : Finlande - France
- 24 février 2019 : France - République tchèque