Brice, comment avez-vous vécu cette année 2018 extraordinaire ?
Il est vrai que c'était une année géniale, ma deuxième chez les seniors et incontestablement ma meilleure ! J'ai notamment obtenu mon meilleur résultat en Coupe du monde avec une neuvième place. Et puis, il y a eu la médaille d'or en relais aux championnats d'Europe, celle par équipes aux championnats du monde et bien sûr ce titre universitaire. C'est une année qui m'a permis de progresser de façon évidente.
C'était votre premier championnat du monde universitaire, que retenez-vous de cette expérience ?
Déjà que ce n'était pas un vrai pentathlon, puisque l'équitation n'était pas présente. J'ai trouvé que c'était une bonne idée de participer à ces Mondiaux universitaires, car ils étaient placés seulement quinze jours avant les championnats d'Europe. Je retiens surtout que j'ai obtenu un titre de champion du monde. Même si ce n'est qu’universitaire, je suis forcément satisfait, car je ne suis pas sûr d'obtenir quarante titres de champion du monde dans ma carrière (rires) !
Pourquoi vous être tourné vers le pentathlon moderne ?
Je fais du sport depuis que je suis tout petit. J'ai commencé le tennis à 3 ans et l'athlétisme à 5 ans. Mais je voulais pratiquer un sport loisir, car je trouvais que j'avais trop de pression, notamment au tennis. C'est tout bête mais, petit, j'adorais le tir à la carabine à la fête foraine. J'avais la chance d'être à Perpignan, dans une ville avec un club de pentathlon, je me suis donc tourné vers ce club. Rapidement, j'ai pu participer à des compétitions.
« 10 % de chances d'être présent à Tokyo »
Sur quelles disciplines travaillez-vous le plus ?
Il faut savoir que je m'entraîne environ 35 heures par semaine, six jours sur sept, parfois sept sur sept. En termes de résultats, je me dois de progresser en escrime. Même si c'est une discipline que j'adore, elle demeure compliquée, car tout se joue sur une touche en pentathlon. Sur tout le reste, cette année 2018 m'a permis de progresser. En équitation par exemple, je pense que je fais désormais partie des quinze meilleurs au niveau mondial. Je suis dans le top cinq en combiné. Quant à la natation, cela reste un point faible. Mais j'ai de la chance, car cette discipline ne vaut pas grand-chose dans le barème du pentathlon.
La bio express de Brice Loubet
Un entraînement qui s'accompagne d'une vie professionnelle bien remplie...
En effet ! Je suis professeur des écoles depuis deux ans, j'ai obtenu mon concours en 2017. Financièrement, c'est aussi un plus, ça me permet de pratiquer mon sport. Grâce à mon statut de sportif de haut niveau, j'ai réussi à obtenir une convention avec l'Académie de Paris pour pouvoir devenir titulaire en trois ans. Chaque année sur trois ans, je travaille donc de la rentrée de septembre à la Toussaint à temps plein. Dans le même temps, je prépare un mémoire sur deux ans. Au terme de ces trois ans, si j'ai un avis favorable du rectorat, je deviendrai professeur des écoles titulaire. Ensuite, je devrai être détaché de manière à pouvoir me consacrer à 100 % à mon sport.
Pensez-vous être en mesure de participer aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020 ?
Honnêtement, je me donne 10 % de chances d'être présent à Tokyo. Aujourd'hui, je suis le troisième meilleur français, mais les deux qui sont devant moi sont loin devant... et il n'y aura que deux représentants français à Tokyo (rires) ! Mais pour 2024, j'y crois. C'est l'événement majeur qui pourrait bouleverser ma carrière.