SPORTMAG - 115 : UNSS - AEFE - Juin 2019

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La bio express de Siraba Dembélé


32 ans

Née le 28 juin 1986 à Dreux (Eure-et-Loir)

Clubs :

Toulon Saint-Cyr (depuis 2018, 2009-2012), Rostov-Don (2016-2018), Vardar Skopje (2013-2016), Randers HK (2012-2013), Issy-les-Moulineaux (2008-2009), Mérignac Handball (2004-2008), Dreux AC (2003-2004)

Palmarès en club :

Vainqueur de la Coupe EHF (2017), championne de Russie (2017, 2018), championne de Macédoine (2014, 2015, 2016), championne de France (2010)

Palmarès en sélection :

Médaillée d'argent aux Jeux olympiques (2016), championne du monde (2017), médaillée d'argent aux Championnats du monde (2009, 2011), médaillée de bronze aux Championnats d'Europe (2006, 2016)

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Handball

Siraba Dembélé : « Je m'accroche, comme je l'ai toujours fait »

Alors que la France va organiser l’Euro 2018 à partir du 29 novembre, Siraba Dembélé, capitaine et joueuse de base de l’équipe de France féminine de handball, estime que les Bleues sont encore en rodage. Et se montre lucide sur le niveau du Championnat de France, qu’elle a retrouvé cet été avec Toulon Saint-Cyr.

On l’avait quittée à deux mois de l’Euro 2018, impatiente que le tournoi commence. Un mois plus tard, cette impatience a laissé place à la détermination. Siraba Dembélé sait combien il sera difficile pour les Bleues de se montrer à la hauteur d'une compétition continentale organisée sur leurs terres, du 29 novembre au 16 décembre prochains. Toutefois, cela ne l’empêche pas de nourrir des ambitions affirmées, elle qui nous avait assurés que, « l’objectif, c’est clairement de gagner à la maison ». Revenue à Toulon Saint-Cyr cet été, l’ailière de 32 ans arrive à l'âge de la maturité, et se pose en femme de base de son club et de l’équipe de France.


« C'est en attaque qu'on doit bosser »


Avec les Bleues, la Drouaise compte déjà 175 sélections et un palmarès bien étoffé : championne du monde 2017, deux fois vice-championne du monde (2009 et 2011) et vice-championne olympique (2016). Alors que l’équipe de France a connu une dernière Golden League plutôt laborieuse au Danemark, elle ne veut pas se montrer trop alarmiste. « Je n’étais pas présente avec les filles, car j’ai dû quitter le stage à cause d'un problème personnel. Mais j’ai regardé les matches, bien sûr. C’est un peu décevant, mais pas dramatique (deux défaites face à la Pologne et au Danemark, un nul contre la Norvège, NDLR). Il manquait beaucoup de monde, cinq joueuses en tout. On pourra évaluer notre vrai niveau quand nous serons au complet ». Si la capitaine estime que l’équipe de France était amoindrie, elle connaît aussi les dangers qui pourraient guetter ses coéquipières. « On est à un moment où nous prenons conscience qu’on ne peut pas se relâcher, sinon on voit tout de suite ce que ça donne : on n'est pas performantes. Même si ce stage n’est pas terrible au niveau des résultats, je pense que c’est une bonne chose de perdre pour réagir ». Siraba Dembélé exclut toutefois tout « relâchement » des siennes depuis le titre mondial décroché en décembre dernier en Allemagne. « Ce n’est pas dans la nature de l'équipe. Surtout, on est plus attendues qu’avant, on est un peu l’équipe à abattre maintenant ».


À 32 ans, elle est aujourd’hui la joueuse de base du collectif tricolore (© Icon Sport)


Placée parmi les favorites du Championnat d’Europe, la France se doit de rapidement monter en puissance dans sa préparation, alors que se profile un dernier stage avant la compétition. « L’objectif, c'est de se rapprocher au plus près de la compèt' au niveau de l’intensité. Là, on est à quelques semaines de l'Euro, c'est donc maintenant que l’on doit s'en approcher, estime l’ancienne joueuse de Rostov-Don. Il faut perfectionner les relations, apporter de la nouveauté aussi. Je pense que c’est important après avoir gagné un titre majeur ». Et de pointer le domaine sur lequel ses partenaires et elle doivent travailler : l’attaque. « En défense on est en place, on a de très bonnes gardiennes... C’est en attaque qu’on doit bosser. Quand je vois qu’on arrive à gagner quand même, alors que devant tout n’est pas encore au point, ça veut dire qu'on peut faire vraiment très mal ».



« On ne baigne pas dans l’euphorie »


Si l’équipe de France parvient à gommer ses petits défauts, nul doute que le groupe d'Olivier Krumbholz sera redoutable, lui qui n’a encore jamais décroché de titre continental. Presque une anomalie, alors que les Françaises n'ont su, en neuf participations, que décrocher le bronze à trois reprises (2002, 2006 et 2016). « Avant le début de ce tournoi, on ne baigne pas dans l’euphorie, on est dans un état plutôt normal. On sait malgré tout que c’est un événement important à la maison. Pour le moment, c’est encore un peu loin, on n’est pas encore dedans. Mais, quand ça approchera, il y aura de la tension, c'est sûr. Mais de la tension dans le bon sens du terme ». Pour asseoir un peu plus la domination du handball français, hommes et femmes confondus, la capitaine compte sur son sélectionneur, qui a été de toutes les grandes médailles françaises. « Avec Olivier, notre relation est bonne. Il m'a nommée capitaine, donc il me fait confiance. Surtout, je sais qu’il est capable de nous faire gagner un premier Euro, parce qu’il nous a tout fait gagner depuis qu’il est là ! » L’ailière accorde toute sa confiance à Olivier Krumbholz, un homme capable de bouger une équipe et d’apporter les touches nécessaires à un groupe qui stagnerait un peu trop. « Il a une facilité à s’adapter, il n’a pas peur de faire certains choix et de dire les choses, abonde Dembélé. C’est son plus gros atout. Il peut faire des choix décisifs à des moments cruciaux d’un match, d’un tournoi, d’oser lorsque personne ne s’y attend ».


Elle a décidé cette saison de revenir à Toulon, club avec lequel elle a gagné son seul titre hexagonal (© Audrey Le Guen / Icon Sport)


Dembélé, ce pilier


Si son prochain objectif à court terme est d’ajouter au palmarès tricolore une première ligne européenne, Dembélé est aussi tournée vers les quelques années de hand qui lui restent sous la chaussure, elle qui a rejoint cet été Toulon Saint-Cyr. Un retour aux sources pour celle qui avait déjà évolué pour le club toulonnais, avec lequel elle a remporté le titre de champion de France en 2010. « Je voulais vraiment rentrer à la maison. Je suis longtemps partie (depuis son départ, elle a évolué au Danemark, en Macédoine et en Russie). Là, ça y est, je peux me poser. Commencer à travailler sur ma reconversion aussi, dans un endroit où je me sens bien ». Sportivement, le TSCV est plutôt rentré dans le rang depuis le départ de son internationale, terminant notamment à la 9e place de la Division 1 l’année dernière. « On sait qu’on ne va pas gagner le championnat cette année. Clairement, on se bat pour se maintenir. C’est un autre type de challenge que ce que j’ai connu par le passé, mais ce n’est pas pour autant que ça n’est pas excitant ». Femme de base du projet toulonnais, l'équipe du coach Thierry Vincent attend beaucoup de Dembélé, qui devra « partager [son] expérience ». « On ne me l’a pas clairement dit quand je suis arrivée, mais c’est quelque chose que je ressens au quotidien dans le groupe, qui s’appuie sur moi ». La Drouaise, qui continuait à observer le Championnat de France de près, note que le niveau global tend à aller vers le haut. « Le hand féminin évolue dans le bon sens. Le Championnat de France a évolué, progressé. On n’est pas encore au niveau des garçons, mais il y a une grande volonté d’aller vers plus de professionnalisme. D’ailleurs, de plus en plus de joueuses internationales viennent aussi ». Avec ses 32 ans, et sa vision globale du hand, on est forcément en droit de se demander si Dembélé ne sera pas amenée, une fois sa carrière terminée, à prendre en main un club professionnel. « Entraîneuse ? Ce n’est pas vraiment ce qui me correspond. Je suis plus attirée par la gestion, manager un club ou une institution. Je suis également passionnée par la mode, j’ai d’ailleurs repris mes études dans une filière marketing de produits de luxe. Je gère tout ça comme je veux, même si, pour être honnête, ce n’est pas évident de concilier le sport et les études ! (rires) Mais c’est ma deuxième passion, donc je m’accroche. Comme je l’ai toujours fait ».


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