Pour se qualifier pour ces JO, l’Ardennaise du Reims Patinage de Vitesse devait réaliser de bonnes performances lors de manches de Coupe du monde qui se sont déroulées entre septembre et novembre 2017. En Chine, à Shanghai, elle a terminé à la huitième place du 1000 mètres. Cette performance lui a permis de valider sa qualification olympique. « J'ai appris ma sélection quand le comité olympique l'a annoncée officiellement, confie la sportive de 28 ans. J'étais vraiment contente, car j'ai beaucoup travaillé pour y parvenir. Avec mes performances sur les quatre dernières années, je m'attendais tout de même à être sélectionnée. Mon passif jouait en ma faveur, étant donné que j'ai déjà participé à trois reprises aux Jeux olympiques. Je pense que le CNOSF (Comité National Olympique Sportif Français) et la fédération l'ont pris en compte ». Au mois de janvier, la patineuse de vitesse a participé à sa dernière compétition avant les Jeux. Lors des championnats d'Europe de Dresde (Allemagne), elle a décroché la médaille de bronze sur le relais avec l’équipe de France féminine, en compagnie de Tifany Huot-Marchand, Selma Poutsma et Gwendoline Daudet. « Ces championnats d'Europe m'ont permis d’engranger de la confiance. J'ai pu effectuer les derniers réglages. Maintenant, place au repos. Je peaufine encore des petits aspects tactiques, j'essaie de gérer au mieux la forme et la fatigue ».
Objectif finale
Lors des précédents Jeux olympiques à Sotchi (Russie), Véronique Pierron avait accédé aux quarts de finale du 1 000 mètres de short-track. Pourtant bien placée à mi-course (2e), la Champenoise avait rétrogradé à la 3e place, puis à la 4e, se voyant même pénalisée par les commissaires. « Je garde tout de même de bons souvenirs de ces JO. Quand il y a 15 000 personnes qui te regardent, c'est grandiose ! On ressentait l’effervescence dans toute la patinoire. Et puis, c'était presque inespéré, sachant qu'un an avant Sotchi, je réapprenais à marcher ». Effectivement, après une rupture des ligaments, la jeune femme avait dû subir une opération, car ses muscles ne répondaient plus. À PyeongChang, son objectif sera d'accéder à la finale. « Une fois arrivée en finale, tout est possible. Mais, auparavant, il existe plusieurs tours à franchir qui seront compliqués, parfois plus que la finale elle-même. Ce sont des courses qui vont très vite et où il y a de gros dépassements à effectuer ». À quelques jours de son départ en Corée du Sud, la native de Sedan ne ressent pas encore trop de pression. « Pour l'instant, je n'y pense pas du tout. Avec l'expérience que j'ai, je sais gérer le stress ». Malheureusement, elle n'a pu échapper à celui-ci avec la mésaventure qui lui est arrivée après les championnats d'Europe de Dresde. Alors qu'elle transitait par l'aéroport de Barcelone, la patineuse s'est fait dérober un sac contenant notamment ses patins et sa médaille. Or, ses patins sont confectionnés sur mesure et moulés sur les pieds.
Le sport dans la peau
Véronique Pierron ne disposait alors pas d'assez de temps pour commander une nouvelle paire avant le début des épreuves de patinage de vitesse à PyeongChang. La championne a alors lancé un appel sur Facebook pour tenter de les récupérer. Appel entendu ! Un officier de police de la Guàrdia Urbana de Barcelone lui a restitués. « Mes patins ont été retrouvés par la police catalane ! Wow ! Je suis tellement heureuse ! Merci à tous du fond du cœur pour votre aide si précieuse ! Merci pour vos nombreux messages, partages... J'ai été surprise par tant de mobilisation ! Mille mercis. Un grand merci à l'officier de police 24824 de Barcelone (Guàrdia Urbana) », a-t-elle écrit sur le célèbre réseau social. Désormais, la patineuse peut se focaliser pleinement sur les Jeux. Après ceux-ci, elle terminera sa saison au mois de mars, avec les championnats du monde à Montréal (Canada). Par la suite, elle pourrait préparer le professorat du sport. « Professionnellement, je me destine à rester dans le monde du sport. J'ai envie de transmettre aux jeunes tout ce que j'ai pu apprendre ». Pour préparer les JO, celle qui a découvert le short track à l'âge de 8 ans avait mis ses études entre parenthèses.