SPORTMAG - 113 : National - Septembre 2018

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113---Ouverture-a-la-une.jpg Chloé Nandi (à droite) sera l’une des trois représentantes françaises dans ce Championnat d’Europe (© AANSART)

Les affiches du Championnat d’Europe


Hommes moins de 56 kilos

Mathieu Boucher (FRA) - Leonardo Caputi (ITA)

Hommes moins de 60 kilos

François Thiell (FRA) - Philippo Wiesenhofer (AUT)

Hommes moins de 65 kilos

Amine Feddal (FRA) - Narek Babadzhanian (RUS)

Hommes moins de 70 kilos

Damien Fabregas (FRA) - Manuel Garcia Perreira (ESP)

Hommes moins de 75 kilos

Kevin Albertus (FRA) - Mykyta Radionov (RUS)

Hommes moins de 80 kilos

Christopher Brugiroux (FRA) - Nicolaï Iarantcev (RUS)

Hommes moins de 85 kilos

Jimmy Charlot (FRA) - Serhi Vlasiuk (UKR)

Hommes plus de 85 kilos

Yannick Colonnette (FRA) - Giuseppe Mongiardino (ITA)

Femmes moins de 52 kilos

Chloé Nandi (FRA) - Lucija Regvat (CRO)

Femmes moins de 60 kilos

Maurine Atef (FRA) - Sofia Cavallo (ITA)

Femmes moins de 70 kilos

Lorna Sincère (FRA) - Morgan Alexander (GBR)

Retour En avant

Le Championnat d’Europe de savate au Cirque d’Hiver

Un événement d’exception

Le gratin de la savate européenne se donne rendez-vous à Paris le 29 septembre, au Cirque d’Hiver Bouglione, où se dérouleront onze finales du Championnat d’Europe Combat. Les athlètes tricolores sont représentés dans chacune des catégories et affichent leurs ambitions devant leur public.

La Fédération française de savate boxe française a posé sa candidature auprès de la Confédération européenne pour organiser le Championnat d’Europe en catégorie Combat, qui a lieu tous les deux ans. Les 8 finales masculines et 3 des finales féminines se tiendront ainsi au Cirque d’Hiver Bouglione à Paris, à la fin du mois de septembre. Joël Dhumez, le président de la Fédération, détaille le dispositif : « Nous souhaitions que la compétition rayonne sur tout le territoire. Nous avons donc décentralisé le tournoi qualificatif à Pamiers (Ariège), en juin, ainsi que l’épreuve des juniors. Deux finales féminines se tiendront par ailleurs à La Motte-Servolex (Savoie) au mois de décembre, à la demande du club local qui a l’habitude d’organiser des manifestations pour la promotion de la savate ».


Bouglione, un lieu mythique


Présents dans chaque finale, les Bleus auront à cœur de briller devant leur public (© JBABA)


Si des salles parisiennes comme le Zénith, le Palais des sports ou certaines enceintes sportives peuvent accueillir davantage de public (plus de 3 000 spectateurs à la Halle Carpentier ou dans la salle Pierre de Coubertin), le Cirque d’Hiver pour sa part offre « seulement » 1 600 places. Mais la salle, fondée en 1852, et qui a accueilli nombre d’artistes (cirque, musique…), fait figure de lieu mythique, ce qui devrait faire de cette soirée un événement d’exception. Champion de France Élite A cette année et licencié du club parisien BAC 9 Savate, Jimmy Charlot boxera en quelque sorte à domicile, et peut compter sur la présence de ses proches. « Je serai dans ma ville. L’idée de boxer au Cirque d’Hiver est super sympa. La Fédération a bien fait de choisir cet endroit pour organiser les finales », affirme-t-il. La réputation de la salle peut attirer un public qui habituellement ne se rend pas aux compétitions de savate. Âgée de 26 ans et qualifiée pour la première fois en compétition internationale, dans la catégorie Femmes moins de 70 kilos, la championne de France Élite A 2018 Lorna Sincère, sociétaire du club d’Athis-Mons (Essonne), se réjouit de voir sa discipline investir un tel lieu : « Ça change. Je pense que cet environnement particulier peut apporter plus de spectacle ».

Certaines années sont marquées par un turn-over dans quelques catégories en Combat, dû au retrait de certains athlètes ou à leur départ en Assaut, où l’engagement est moins fort, provoquant de ce fait une diminution du nombre de concurrents alignés. Lorna Sincère s’est ainsi qualifiée directement pour la finale européenne, sans passer par les tours qualificatifs. Un peu frustrée de ne pas avoir pu boxer, faute de concurrentes suffisamment nombreuses cette année, elle affrontera pour le titre la Britannique Morgan Alexander, qu’elle ne connaît pas. Mais elle ne cherchera pas à se renseigner sur elle en amont : « Je la découvrirai en montant sur le ring. Je vais travailler normalement et mettre ma boxe en place au moment du combat ». Jimmy Charlot, qualifié pour la finale de la catégorie Hommes moins de 85 kilos, n’a pas non plus eu à disputer de rencontres qualificatives avant l’ultime rencontre. « C’est le hasard. D’habitude, il y a plus de monde, mais les pays ne présentent pas forcément le même nombre de tireurs chaque fois », explique-t-il. Jimmy Charlot ne connaît pas son concurrent ukrainien, Serhi Vlasiuk, et va faire quelques recherches avec ses entraîneurs à son sujet pour analyser son style. Mais il ne compte pas se focaliser sur son adversaire, il veut avant tout se donner les moyens de développer sa boxe.


Les affiches du Championnat d'Europe


Une discipline historiquement française


Jimmy Charlot : L’idée de boxer au Cirque d’Hiver est super sympa » (© Laurent Gehant)


Une qualification pour une finale à Paris motive les athlètes hexagonaux, mais aussi ceux du reste de l’Europe. Des pays comme la Russie, l’Italie, la Belgique et ceux des Balkans ont progressé en savate ces dernières années. « Les tireurs européens ont acquis une bonne technique. Les combats vont être engagés, à l’image de la bagarre qu’on a vue en juin à Pamiers lors des qualifications », annonce Joël Dhumez. La France comptera un ou une représentant(e) dans chacune des 11 finales. « Tous ont leur chance et ont envie de décrocher un titre, et ils apprécieront qu’un public acquis les booste », ajoute le président. Lorna Sincère croit en ses chances et combat pour le titre, mais elle sera là avant tout pour le plaisir : « Je dispute mon premier championnat d’Europe, c’est excitant, car il y a un gros titre en jeu. J’aime sentir la pression et je ferai tout pour livrer un beau spectacle ». Impatient, Jimmy Charlot vise également le titre, qui représenterait la consécration pour tout cet entraînement, tous ces efforts et ces sacrifices. À 34 ans, le vétéran de l’équipe de France tient enfin sa place de titulaire. Champion de France Élite B en 2012, un titre qui ne mène pas aux compétitions internationales, puis vice-champion Élite A les deux années suivantes, il avait participé aux stages de préparation de l’équipe de France en 2013 en tant que réserviste. Il avait été forcé de suspendre sa carrière en raison d’une blessure à l’œil survenue au cours d’un combat. « L’envie de reprendre la compétition me démangeait, je ne voulais pas terminer ma carrière sur une décision médicale », déclare-t-il, très motivé face à cet enjeu majeur. D’autres manifestations sportives internationales médiatiques (Ryder Cup en golf, course Paris-Versailles…) auront également lieu fin septembre à Paris. Le président de la Fédération compte sur le bouche-à-oreille pour faire venir le public. Il rappelle qu’avec plus de deux siècles d’histoire, la savate fait partie des trois sports typiquement français, au même titre que l’escrime et les sports de boule. « Au début du vingtième siècle, les corps d’armée pratiquaient obligatoirement la gymnastique et la boxe française. En 2015, le ministère de la Culture a élevé la discipline au titre de PCI (Patrimoine culturel immatériel). Un atout que la Fédération entend valoriser ».


Une préparation écourtée


Inscrite au Patrimoine culturel immatériel depuis 2015, la Savate fait plus que jamais partie de l’histoire du sport français (© AANSART)


Les vacances auront été courtes pour les tireurs français. Une semaine de congés seulement pour Lorna Sincère, qui a dû jongler entre l’entraînement et le travail. Ayant mis sa carrière entre parenthèses depuis 2011, elle a repris la compétition l’an dernier et ne se voyait pas aller aussi loin aussi vite : « J’ai repris pour le plaisir. J’aime l’adrénaline, me concentrer dans le vestiaire avant de montrer sur le ring ». Désormais maman d’un petit garçon de 3 ans, elle concilie vie de famille, professionnelle et sportive. Ayant changé de catégorie de poids, elle doit ajuster sa technique et travaille beaucoup le cardio. D’ici quelques années, elle pense retrouver son niveau d’avant et même s’améliorer. Quant à Jimmy Charlot, il confirme que l’été est une saison compliquée pour s’entraîner. « Certaines salles étant fermées, il faut trouver des solutions pour réussir à se préparer correctement. Je me suis fixé un gros objectif, je ne veux pas avoir de regrets à la fin ». Il a donc gardé le rythme pendant ses quinze jours de vacances, sans vraiment connaître de répit avant la compétition.

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