En compétition ou en loisirs, en duel ou en triplette, tout le monde s’est, au moins une fois dans sa vie, essayé à la pétanque. Ce sport, descendant du jeu provençal, reste numéro 1 dans la région Sud et encore plus dans les Bouches-du-Rhône, son berceau. « C’est notre patrimoine ! » clame Patricia Jeanjan, présidente du Comité départemental des Bouches-du-Rhône de pétanque et de jeu provençal.
Les pieds tanqués
Tout a commencé en 1907 à la Ciotat grâce à l’initiative du joueur Jules Le Noir. « Il ne pouvait pas jouer au jeu provençal sur un pied et faire les trois pas à cause d’ennuis de santé », raconte Patricia Jeanjean. « Alors, il a joué avec les pieds tanqués. » La technique a fonctionné et a plu, au point que la première compétition officielle de pétanque, terme voulant dire « pieds tanqués » en occitan provençal, arrive en 1910, toujours à la Ciotat. « Tout le monde s’est mis à jouer comme lui et, au fur et à mesure, c’est entré dans les mœurs », souligne la présidente du comité départemental. Lancer la boule à partir d’un cercle tracé au sol en gardant les pieds joints est donc le principal changement de la pétanque par rapport au jeu provençal, mais il y en a d’autres dont un terrain plus court et le joueur qui ne prend plus d’élan pour exécuter son lancer.
De la Ciotat à l’international
Ce patrimoine de la région Sud s’est exporté dans le reste de la France, où la fédération nationale a été créée en 1945, puis dans le monde avec une Fédération internationale fondée en 1958. Des championnats du monde et d’Europe sont organisés tous les ans, mais l’un des plus grands rendez-vous attendus par les amateurs de la discipline reste le mondial la Marseillaise à pétanque, dont la 58e édition, ouverte à tous, se déroulera du 7 au 11 juillet au Parc Borély. En 2016, la France comptait 300 000 boulistes licenciés répartis dans 6 122 clubs, un effectif qui devrait augmenter cette saison. Dans les Bouches-du-Rhône, 12 000 licenciés sont recensés. « Nous avons à faire à toutes les tranches d’âge, de 6 à 90 ans », précise Patricia Jeanjean. « Par ailleurs, les femmes se mettent de plus en plus à la pétanque et de plus en plus jeune. » Après plus d’un siècle, les rôles de Jules Le Noir et de la Ciotat dans l’histoire de la pétanque n’ont pas été oubliés, un boulodrome de la commune portant même son nom.