SPORTMAG - 102 : National - Septembre 2017

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Ouverture - L'invitée

Bio Express

Caroline Quéroli
19 ans - Née le 5 juin 1998 à Paris

Arme : sabre

Club : Racing Club de France

Palmarès : Médaillée de bronze aux championnats du monde par équipe à Leipzig (2017), championne du monde junior (2015, 2016)

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Escrime

Caroline Queroli : « Une année difficile couronnée par une médaille »

À tout juste 19 ans, la sabreuse Caroline Queroli s’installe dans la « grande » équipe de France. La double championne du monde junior 2015 et 2016, qui vient de remporter le bronze par équipe pour ses premiers mondiaux seniors, rêve des JO tout en préparant son futur métier de kiné.

Comment avez-vous vécu vos premiers Mondiaux à Leipzig, le mois dernier ?

Je ressens une grande fierté pour cette médaille de bronze par équipe qui clôt une année compliquée. Être à Leipzig était très difficile émotionnellement. Opérée de la cheville et écartée de la compétition pendant 6 mois, j’avais suivi le stage de préparation et je pensais suivre l’épreuve de loin mais, à la dernière minute, j’ai remplacé une coéquipière blessée. Je suis arrivée en cours de compétition et je n’ai disputé que l’épreuve par équipes, mais j’ai pu voir pour la première fois ce qu’étaient de « vrais » championnats du monde. En 2015, j’ai décroché mon premier titre mondial chez les juniors, de façon totalement inattendue. Quelle surprise ! J’appelais mon premier formateur, maître Michel Jeanny, après chaque tour, je n’en revenais pas. Ce titre m’a ouvert les portes de la préparation pour les Jeux de Rio l’année suivante, mais je n’ai pas été retenue. Depuis ce stage, j’ai franchi un cap, la musculation fait partie de mon programme d’entraînement. Mais, comme l’escrime n’est pas un sport à catégorie de poids, on nous laisse tranquilles avec l’alimentation !


« Je surprends mes adversaires par ma rapidité »


Pourquoi avoir choisi le sabre quand vous avez débuté l’escrime ?

Ma mère cherchait une activité à pratiquer après l’école. Pourquoi le sabre ? J’ai suivi un ami au Racing, à 6 ans ! Le sabre demande plus d’explosivité que les autres armes, il colle bien à mon caractère, je surprends mes adversaires par ma rapidité. Au collège, j’ai bénéficié d’horaires aménagés : un entraînement personnalisé de deux heures, trois jours par semaine, en plus du mercredi après-midi. J’ai participé à des compétitions de jeunes, au niveau de la ligue et de la région, puis au niveau national. J’ai remporté de façon inattendue la première compétition internationale, en cadettes, à laquelle je participais. Encore cadette, je me suis alignée chez les juniors, et j’ai disputé la même année les Mondiaux dans les deux catégories.



« L’escrime est un sport classe, élégant »


Que vous apporte ce sport ?

J’aime l’action, j’aime gagner ! Lors de mon opération à la cheville, la compétition et l’action m’ont manqué, mais le rythme est revenu dès la Coupe du monde à Moscou, en juin, où j’ai fini troisième. L’escrime est un sport « classe », élégant, avec la tenue blanche... Le fait que les arbitres s’expriment en français me plaît. Je peux comprendre que le public ait du mal à suivre les assauts, ça va si vite. Voilà pourquoi je soutiens la candidature de Paris pour l’organisation des JO. Elle nous aiderait en termes de licences, et puis elle favoriserait peut-être la pratique du sport au quotidien. La tradition n’empêche pas l’évolution : les assauts se déroulent parfois en « wireless », sans fil. C’est beaucoup plus léger pour les tireurs d’une part, d’autre part seule la piste est éclairée, les spectateurs sont plongés dans le noir. Trois lampes s’allument au-dessus du casque quand on marque une touche. Je pense que le public apprécie ce genre de nouveauté. J’aimerais bien que les équipementiers trouvent des tissus à la fois protecteurs et légers, car on étouffe sous les couches de vêtements (rires).


La bio express de Caroline Queroli


« Réussir mes études me tient à cœur »


À votre âge, on pense aux études. Où en êtes-vous ?

Athlète de haut niveau inscrite sur la liste officielle, j’ai intégré l’internat de l’INSEP après mon bac, où j’étudie en STAPS (option kiné), en dédoublant certaines de mes années. Réussir mes études me tient à cœur, mais j’aime l’escrime. Les deux vont ensemble, c’est un équilibre. Je sais que je ne réussirai pas dans un domaine si je ne réussis pas dans l’autre. J’aime beaucoup l’ambiance à l’INSEP, j’y croise de nombreux athlètes et les installations sont neuves et performantes. Tous les pays ne sont pas aussi bien dotés. Mon programme d’entraînement se compose de 2 ou 3 heures de préparation physique le matin, puis de séances d’assaut l’après-midi. Le week-end, je pars en compétition ou je rentre dans ma famille. Depuis mon entrée à l’INSEP, je bénéficie des conseils d’un préparateur mental, qui permettent de résoudre les « conflits » intérieurs, le stress...


« Me rapprocher du top 16 mondial »


Après cette médaille, quelles sont vos ambitions ?

Je n’ai pas vraiment de vacances, je pars fin août aux Jeux universitaires à Taipei. Comme aux JO, on vit au « village », en délégation nationale. Je vise forcément une médaille, j’aimerais bien l’or, aussi bien en individuel que par équipe. Mon objectif est de me rapprocher du top 16 mondial (je me classe dans les 50 premières). L’intégrer permet d’entrer directement dans le tableau principal, en évitant les premiers tours de poule, très fatigants. Par ailleurs, je pense déjà aux Jeux de Tokyo en 2020 et aux suivants. Je me demande s’il faut arrêter sur une victoire, après un grand titre, ou continuer comme l’Américaine Mariel Zagunis, mon modèle : première championne olympique de sabre en 2004, elle évolue toujours au plus niveau.

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