Simon est très content. Il vient d’apprendre que la France organisera les Jeux olympiques ! L’énorme événement mondial qu’il voit et suit tous les quatre ans dans les médias. Il remarque d’ailleurs que c’est le seul moment où il regarde tous les sports. Paris fait rêver, Simon le sait car, partout en France, il a vu des Français, des jeunes, des sportifs faire le signe « Paris 2024 » avec les deux mains lors de manifestations plus ou moins sportives. Un appel à venir partager cette aventure ! Simon se demande alors comment cela marche, une candidature olympique. Il se rend compte que c’est une campagne très longue de deux ans pour séduire uniquement des membres du Comité International Olympique.
Après avoir essuyé un échec pour les Jeux olympiques de 2012, qui se sont finalement déroulés à Londres, on évoque une nouvelle candidature en novembre 2014. Pour piloter cela, on nomme très vite deux personnalités du sport français, Tony Estanguet, triple champion olympique, et Bernard Lapasset, un dirigeant sportif multicarte. Mais Madame le Maire de Paris Anne Hidalgo n’y est pas tout de suite favorable. Elle n’aime pas que l’on décide pour elle et Simon la comprend un peu. Elle s’interroge sur les contraintes financières. Cependant, elle a très bien lu une étude d’opportunité qu’on lui a remise en février 2015. Est-ce opportun pour Paris d’organiser des Jeux olympiques en 2024 ? Réponse au bout du suspense : oui ! à partir de là, tout s’accélère, car d’autres villes se lancent dans l’organisation des JO2024, Paris, Hambourg, Rome, Budapest, Boston. Comment faire ?
Simon comprend que les contraintes sur lesquelles s’interrogeait Anne Hidalgo étaient justifiées quand même. Boston ne peut plus, et est remplacée par Los Angeles en septembre 2015. Hambourg se retire en novembre 2015 : les habitants ne veulent pas. En octobre 2016, Rome se retire : sa maire Virginia Raggi ne veut plus ! En février 2017, Budapest dit « non » : les Budapestois n’en veulent plus !
Si je compte bien, il ne reste que Paris et Los Angeles. Deux superbes candidatures pour Simon. Thomas Bach, le tout puissant président du Comité International Olympique, apparaît alors. Et il ne va faire que des heureux ! Il les rencontre, enfin ce n’est pas officiel, bien sûr. Et il leur dit : « J’ai la solution. On va désigner à Lima, durant notre session du CIO, deux organisateurs, un pour 2024 et un pour 2028. Je m’organise, mais mettez-vous d’accord entre vous ! ». Simon imagine bien la rencontre entre Tony et Casey Wasserman, le président de la candidature de Los Angeles : « Tony, ta candidature est bonne, mais moi j’ai mis personnellement 3 millions de dollars dans la candidature. Donc, les JO 2024 c’est pour moi ! » « Cher Casey, nous, les Jeux c’est pour 2024 uniquement. Nous avons un petit problème de terrains pour le village olympique en 2028, et puis surtout nos Jeux sont ceux de tout un pays et de toute notre jeunesse ! » En fait Éric Garcetti, le maire de Los Angeles, et Casey Wasserman sont favorables à 2028, car 11 ans pour préparer et exploiter un événement ce n’est peut-être pas une si mauvaise opération pour eux…
Thomas, qui a déjà rencontré deux fois également le président Emmanuel Macron, appelle personnellement Tony. Il lui aurait dit : « Cher Tony, nous venons de nous entretenir avec messieurs Garcetti et Wasserman. Nous avons trouvé un accord pour les #JO2028 ! Vous êtes toujours d’accord pour 2024 ? ». Simon comprend trois choses dans cette histoire. Le CIO est tranquille pour 11 ans avec deux très belles villes. Paris va organiser des Jeux olympiques en 2024 pour tout un pays, ses athlètes, sa jeunesse, 100 ans après les avoir déjà organisés. Los Angeles, en 2028, aura déjà organisé un superbowl dans un stade qu’elle n’a pas encore construit, et peut être même une Coupe du monde de football 2026 aux états-Unis, qui n’a pas encore été attribuée…