SPORTMAG - 108 : National - Mars 2018

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Édito

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Les codes changent !

Depuis une dizaine d’années les codes du sport sont en mutation, des tendances émergent, des sports traditionnels stagnent, voire régressent plus vite que les réformes de nos élites qui réglementent le mouvement sportif. La gouvernance actuelle du sport en France est-elle propice à répondre aux attentes des pratiquants et des élus territoriaux ? Le modèle fédéral traditionnel a montré ses limites dans les nouvelles formes de consommation du sport, les pratiquants multiplient les activités diverses et sont à la recherche de plaisir, de partage, de dépassement de soi sans réel besoin de compétition. Il n’y a qu’à regarder le développement des courses hors stade, des trials, des randonnées, des sports dits urbains où 99 % des participants sont là pour la notion de plaisir, de découverte et pour dire « je l’ai fait ». Avec le développement du sport urbain et rural, nos territoires ne sont pas égaux, alors qu’il faut avoir une vision de bon sens et d’équité. Le sport de masse se trouve souvent dans les métropoles, mais est-il vraiment bien adapté ? A-t-il vraiment un rôle d’intégration ? Ne créons-nous pas aussi des ghettos en cloisonnant de la sorte les jeunes dans leurs cités ? Nombre d’entre eux ne sortent jamais de leur circonscription et vivent cloîtrés dans une sorte de monoculture durant les 20 premières années de leur vie. Aujourd’hui, le sport est connecté, les pratiquants sont mobiles et de diverses cultures. La force et la grandeur de notre pays sont de faire rencontrer ces dernières autour de lieux sportifs via l’école, les associations, en créant de grands complexes multisports où les meilleurs d’entre eux, qui représentent 10 % des pratiquants, seront dirigés sur des compétitions régentées par le monde fédéral. Puis, pourquoi ne pas organiser les compétitions des jeunes jusqu’à 16 ans le mercredi au lieu du week-end ? Cela pourrait arranger beaucoup de monde, voire même générer plus de licenciés dans les fédérations. Nous avons la chance d’avoir les Jeux olympiques de 2024 en France. Aurons-nous une grande vision sur le monde sportif français à la hauteur de cet événement ? Nous ne pouvons pas laisser sur les collectivités toute la responsabilité du sport en France. Le monde éducatif et économique a un rôle important à jouer dans ce secteur très prometteur pour la formation et la création d’emplois. Et cela passe aussi par la modernisation du sport professionnel.

« La solution du bon sens est la dernière à laquelle songent les spécialistes »

Bernard Grasset

Pascal Rioche

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