SPORTMAG - 109 : National - Avril 2018

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Ligue des Champions

Le billet de Simon

L’individu n’est jamais plus fort que l’institution

Et voilà. Simon vous avait prévenus. Paris est éliminé de la Ligue des Champions. Désillusion totale pour des milliers de fans et supporters.


Simon vous parle de management de très haut niveau pour atteindre la très haute performance. Et manifestement, l’institution Real Madrid, le club aux douze Ligues des Champions, est encore supérieure à ce jeu au jeune Paris Saint-Germain. Tout comme l’institution FC Barcelone l’avait également été en 2017 au même stade des huitièmes de finale.


On peut se consoler en se disant que Paris sera représenté en quart de finale par le parisien Blaise Matuidi ! Bon, Simon vous provoque un peu, mais reconnaissons quand même que « la vieille dame », l’institution Juventus Turin, le nouveau club de l’international français, le club aux deux Ligues des Champions et sept finales, continue son parcours avec une marque de fabrique exceptionnelle : l’institution est toujours supérieure à l’individu. Toujours. C’est bien cela la morale de l’histoire.


L’an passé, la Juventus n’a pas hésité un seul moment à écarter du groupe, puis à placer sur la liste des transferts un cadre de l’équipe, l’international Leonardo Bonucci, suite à ses critiques directes envers l’entraîneur Massimiliano Allegri, placé et choisi par le président du club Agnelli. Le message était très clair : un individu ne sera jamais plus fort qu’une équipe, et une équipe jamais plus forte qu’une institution. Et c’est Arrigo Sacchi qui déclare cela. Simon tient à rappeler à tout le monde que Sacchi, considéré comme l‘un des plus grands entraîneurs de l’histoire du football, est l’homme qui a forgé l’institution Milan AC dans les années 90.


À Paris, tous les espoirs étaient permis en août 2017. Neymar est arrivé ; MBappé aussi. On parle quand même de 400 millions d’euros d’investissement en un été. Tout est allé très vite pour Paris. Trop peut-être. La vérité du mois de mars n’est ainsi plus du tout celle du mois d’août ! Sept ans après l’arrivée des Qataris à la tête du club, un constat s’impose : l’argent ne sera jamais un projet. Il peut aider, mais l’identité et l’âme d’un club, cela ne s’achète pas. Cela se construit : patience donc pour Paris.


Chelsea, par exemple, après le rachat en 2003 par l’oligarque russe Roman Abramovich, a ensuite mis neuf ans pour gagner la Ligue des Champions en 2012… et deux milliards d’euros dépensés ! Mais ce succès ne doit pas occulter l’âme du club, portée notamment par ses joueurs emblématiques anglais Franck Lampard, treize ans au club, ou John Terry.


Le Real Madrid a gagné dix Ligues des Champions, dont trois depuis 2014 avec l’international espagnol Sergio Ramos, au club depuis 2005 ! Barcelone en gagne cinq, dont quatre depuis 2006, avec Andres Iniesta et la légende Lionel Messi, formés au club. Manchester City, club historique anglais fondé en 1894, toujours en course cette année, n’en a gagné… aucune. Dix ans après son rachat en 2008 par le Cheikh émirati Mansour bin Zayed Al Nahyan, qui a injecté plus d’un milliard d’euros dans le club, rien n’est garanti pour les mancuniens.


Et dans les autres sports, cela se passe comment ? Allez, Simon vous rappelle quelques autres légendes du sport et le lien qui les unissait à leur club, pardon, à leur institution : Michael Jordan et les Chicago Bulls, Joe Montana et les 49ers de San Francisco, voire même Roger Federer et l’ATP, Billie Jean King et la WTA qu’elle a fondée, Nadia Comaneci et les Jeux olympiques. Quand vous avez l’individu et l’institution, ou plutôt l’individu dans l’institution, vous marquez tout simplement l’histoire…

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