« Les jeunes sont aujourd'hui très portés sur la musculation et sur l'entretien physique. Cela participe à l'engouement autour du CrossFitness », annonce d'entrée Emmanuel Sanna, professeur d'EPS au Lycée Jules-Verne de Sartrouville, et membre de la commission mixte nationale concernant le CrossFitness à l'UNSS. Un engouement des élèves confirmé par Edouard Andreassian, directeur national adjoint de l'UNSS en charge de l'activité. « Le CrossFitness fait partie des activités nouvelles et innovantes. Elle traduit sans doute une envie des élèves de pratiquer la musculation sous une forme ludique et sécuritaire. En effet, la préservation de l'intégrité physique des élèves fait partie des priorités concernant cette pratique. Le CrossFitness est plus motivant et stimulant pour les élèves qu'une simple participation à des ateliers fixes. Là, il y a du mouvement et des parcours qui donnent aux élèves l'envie de se dépasser ».
Bientôt dans le top 10 des activités les plus pratiquées ?
Du côté de l'UNSS, l'activité est apparue il y a plusieurs années déjà. « Je suis professeur d'EPS depuis douze ans », raconte Emmanuel Sanna. « Dès 2006, on a commencé à mettre en place, avec plusieurs collègues, des compétitions amicales pour que les élèves puissent se confronter sur des circuits training ou des ateliers de développé couché. Étant donné que cela fonctionnait bien, l'UNSS m'a proposé d'écrire un projet en vue d'organiser les premiers championnats de France UNSS en 2014 ». Depuis quatre ans, l'activité CrossFitness est donc en perpétuelle progression à l'UNSS. Elle peut désormais se targuer d'approcher le top 10 des activités les plus pratiquées au sein de la deuxième fédération sportive de France, avec environ 54 000 pratiquants pour l'exercice 2016-2017. « C'est une activité sur laquelle nous constatons, d'année en année, une évolution importante du nombre de licenciés. Il y a également de plus en plus d'équipes qui postulent pour participer au championnat de France UNSS. Pour l'instant ce sont des lycéens, mais nous avons le désir d'ouvrir ce championnat de France aux collégiens dès l'année prochaine », assure Edouard Andreassian.
Formule ludique pour les championnats de France
La formule des championnats de France UNSS participe pleinement au succès croissant de l'activité. « Sur les championnats de France, il y a une première demi-journée où les élèves s'affrontent sur des épreuves de type musculaire, avec trois élèves par équipe. Il y a quatre ateliers : le développé couché, le squat (flexion sur jambes), les tractions et les dips (exercices à l'aide de barres parallèles). Sur la partie musculation, on additionne les points récoltés sur chaque répétition lors des différents ateliers, afin d'obtenir le score de l'équipe », détaille Emmanuel Sanna. « La deuxième demi-journée est consacrée à des circuits. On fait partir trois ou quatre équipes en même temps. Les élèves sont alignés les uns à côté des autres, le premier franchissant la ligne d'arrivée l'emporte. Entre le départ et l'arrivée, on a placé trois ateliers. Il y a par exemple des pompes à effectuer, des squats ou des tractions à la barre fixe. Durant l'épreuve, les élèves d'une même équipe se passent le relais. C'est un format qui crée de l'émulation et du défi entre les participants ».
Une activité très populaire auprès des filles
« C'est clair que le CrossFitness est sans doute l'activité la plus fun à laquelle j'ai participé à l'UNSS », explique Florian Pennec, qui avait décroché le titre de champion de France de l'activité en 2015 avec ses camarades du lycée Yves-Thepot de Quimper. « On se motive et on se dépasse, mais dans une excellente ambiance ». Une ambiance entretenue tout au long de l'année sur les différentes compétitions. « Durant les circuits de CrossFitness, on passe de la musique. Avant la partie musculation et la partie CrossFitness, on fait un échauffement commun de type Zumba », explique Emmanuel Sanna. « Cela change beaucoup des pratiques classiques, où il faut avoir fait dix ans de football ou de rugby pour avoir un titre de champion. En CrossFitness, le palmarès peut compter un nageur, un gymnaste et un rugbyman. Cette formule open touche tout le monde ». Tout le monde, et notamment le public féminin qui répond présent. « On avait préparé cette mixité dans la mesure où nous avions adapté certains mouvements, pour que les filles ne soient pas désavantagées et qu'elles arrivent à tirer leur épingle du jeu. On a beaucoup de retours, depuis la mise en place de l'activité, sur des garçons qui prennent de la masse musculaire, tandis que les filles se tonifient. Le côté fun et spectaculaire du CrossFitness plaît aussi beaucoup aux filles. Elles aiment se dépasser et avoir le goût de l'effort ». Désormais, quelles sont les pistes de développement pour permettre au CrossFitness de poursuivre son développement à l'UNSS ? Emmanuel Sanna a une idée sur la question. « Les courses fun types Mud Day et Spartan Race plaisent beaucoup aux jeunes, et je pense qu'il pourrait être possible de proposer cela, c'est-à-dire des modules avec des mélanges de parcours et de courses à obstacles. Ce serait l'idéal pour permettre aux jeunes de travailler leur agilité ».