De la deuxième à la première division ! Le Stade de Reims l'a fait cette année, la section féminine en rêve également. Les Rémoises ont bien débuté leur saison et espèrent lutter jusqu'au bout pour l'accession en D1. Une montée qui serait vécue comme une véritable récompense du travail fourni. Depuis un an et demi, Amandine Miquel, entraîneur de l'équipe première, est en effet coordinatrice de la section féminine et œuvre au développement des différentes équipes, de l’École de foot à l'équipe première en passant par les U13, U15, U18 et U19. « Depuis mon arrivée, mon objectif est de réfléchir au meilleur développement possible pour que l'on soit plus performant sur toutes les catégories dans les années à venir », explique la coach. « Avant, la section féminine fonctionnait beaucoup sur du bénévolat. Désormais, on est quasiment à quatorze entraîneurs sur l'ensemble des équipes. C'est un progrès évidemment important ». La décision a également été prise d'engager les équipes de jeunes dans des championnats de garçons. « Les championnats féminins manquent parfois d'équipes. En jouant avec les garçons, cela les prépare au niveau supérieur et les renforce physiquement », assure Amandine Miquel.
La section féminine du Stade de Reims va également pouvoir bientôt bénéficier d'une infrastructure dédiée à sa progression. « On s'est rapidement rendu compte qu'il nous fallait un espace de travail un peu plus conséquent, propre à la section féminine. Il a ainsi été mis en place le projet de construire un bâtiment destiné à abriter toutes les catégories féminines, avec des vestiaires, des bureaux et des espaces de vie. La construction débutera en cours de saison », révèle Amandine Miquel. « On était en difficulté pour trouver des joueuses de qualité dans le département et dans la région, cela nous obligeait à aller chercher dans toute la France et même à l'étranger. Désormais, l'idée est d'améliorer l'accueil que l'on propose aux jeunes filles et de leur fournir un encadrement de qualité pour les aider dans leur progression ». Pour bâtir ce projet, le Stade de Reims s'est tout simplement inspiré de l'Olympique Lyonnais, meilleur club français et européen. « Je me suis rendue à Lyon durant une journée afin d'observer ce qui a été accompli en termes d'encadrement, d'infrastructures et de nombres d'équipes. On se base sur ce que fait l'OL, même si on est encore loin du niveau de ce club (rires) ».
Le Stade de Reims Rugby peut compter sur un réservoir de joueuses intéressant pour les années à venir (© CIFR / Stade de Reims Rugby)
Les Tigresses passent au rugby à X
Si le football rémois croit beaucoup en ses filles pour briller, c'est aussi le cas du rugby. « Sur le plan des performances, il est clair que l'équipe féminine fait partie des vitrines du club », analyse Nicolas Hivet, président du Stade de Reims Rugby. La saison passée, les Tigresses ont terminé à une belle septième place lors du championnat de France à VII. Mais cette année, adieu le VII, place au X. « Suite à une décision de la Fédération française de rugby, il n'y a plus de jeu à VII sur une saison complète. Aujourd'hui, nous avons un effectif de 23 filles, ce qui n'est pas suffisant pour une saison complète de XV. On a donc décidé de basculer sur le X », explique Nicolas Hivet. « Comme toutes les autres équipes, on va donc devoir découvrir ce format. C'est une pratique où il y a un peu plus d'avants par rapport au VII. Les phases de conquête seront plus disputées et ça promet donc un peu plus de combats, ce dont se réjouissent certaines de nos joueuses (rires). Ensuite, une fois que nous aurons appréhendé au mieux ce format, le but sera évidemment de se qualifier pour les championnats de France et de tenter de bien y figurer ».
Fort d'une équipe féminine performante, le Stade de Reims Rugby n'en oublie pas pour autant ses jeunes, avec une campagne de recrutement axée sur le slogan « Marre d'être un chaton ? Deviens une Tigresse ! » « Plusieurs filles nous ont ainsi rejoints, des cadettes âgées de 16 à 18 ans. Au niveau du département, nous avons décidé de nous associer avec d'autres clubs afin de monter une équipe cadette. Cela permettra à cette équipe de disposer d'un effectif suffisant pour une saison, et surtout de compter sur les meilleures filles du département », se réjouit Nicolas Hivet. Le Stade de Reims Rugby va donc pouvoir compter sur un réservoir intéressant dans les années à venir, afin de maintenir un niveau de performances. « Concernant l'école de rugby, on a beaucoup de petites filles qui découvrent le rugby dans le milieu scolaire, puisque notre club intervient dans les établissements. Il faut ensuite que ces filles franchissent les portes du Stade de Reims Rugby. Nous avons des progrès à faire de ce point de vue-là, mais la dynamique est bonne. Le rugby féminin a le vent en poupe ». Une dynamique qui doit beaucoup aux performances des Tigresses, mais aussi à l'équipe de France féminine de rugby à VII, devenue vice-championne du monde durant l'été.
