SPORTMAG - 3 : Bretagne - Avril 2019

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Les licenciés dans les clubs de gouren sont encouragés à pratiquer le back-hold, la lutte traditionnelle écossaise pour participer au Championnat d’Europe des luttes celtiques, organisé par la fédération internationale des luttes celtiques dont fait partie la fédération de gouren. « C’est une partie importante de notre programme en faveur du haut niveau et une manière de rencontrer les autres nations qui ont leur lutte traditionnelle comme le Royaume-Uni, mais aussi l’Italie, l’Espagne et l’Autriche », indique Hervé Caron. Le prochain Championnat d’Europe des luttes celtiques aura lieu en Islande du 25 au 27 avril.

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Tradition

Le gouren, une lutte bien bretonne

La Bretagne a sa lutte culturelle, le gouren. Ce sport, arrivé sur le territoire au IVe siècle, est une tradition structurée par une fédération et perpétuée dans les établissements scolaires.

La Bretagne est une terre riche de traditions. Le gouren, lutte au corps à corps, en fait partie. Cette discipline se pratique debout, l’empoigne étant réalisée par le vêtement et les attaques de jambes en dessous de la ceinture. La victoire est assurée à l’un des deux opposants lorsqu’il a réalisé un lamm, c’est-à-dire faire tomber son adversaire et plaquer ses deux épaules au sol. Toutes les autres chutes rapportent des points. En cas d’égalité après trois à sept minutes de combat selon les catégories et les compétitions, une astenn (prolongation) se joue. Si les lutteurs ne se sont pas départagés à son terme, ce sont les trois arbitres qui déclarent le vainqueur à la majorité de leur voix. « Le gouren se déroule en salle, comme le judo, sur des tapis appelés palenn », complète Hervé Caron, directeur administratif de la Fédération de gouren. « Des tournois sont organisés en plein air l’été sur de la sciure de bois. »



D’un sport de nobles à un sport de campagne


Pour trouver les origines du gouren, il faut retourner au IVe siècle et en Grande-Bretagne. « Des Britanniques ont traversé la Manche pour se réfugier en Armorique et ont amené ce sport, qui s’est développé petit à petit », raconte Hervé Caron. « Au départ, il était pratiqué par les nobles et les chevaliers, puis il s’est diffusé dans les campagnes jusqu’à devenir un sport traditionnel. Le gouren a perduré, malgré une interdiction de l’église fin du XIXe siècle et est devenu partie intégrante de la culture bretonne. » Les termes techniques se prononcent en langue bretonne : roched (la chemise), divrud (la disqualification) ou dibenn (annonce de la fin), par exemple. Le gouren a connu un retour en force dans les années 1970 lorsque que de nombreux clubs se sont créés et qu’il est passé sous l’égide d’une seule fédération en 1980. « Nous sommes organisés comme les autres, même si nous sommes associés à la Fédération française de lutte », indique le directeur.


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Une discipline scolaire


Les pratiquants peuvent se confronter lors d’un championnat régional. La fédération recense 1 500 licenciés répartis dans une cinquantaine de clubs dans les cinq départements de la Bretagne historique. « C’est fluctuant », précise le directeur. « En ce moment, nous manquons de bénévoles, comme dans tous les sports. » Le gouren est surtout très pratiqué dans les établissements scolaires, pouvant même être pris comme option au bac. « Ce sport touche 10 000 enfants par an », souligne Hervé Caron.

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