Dans la tauromachie, il y a les combats s’achevant par la mise à mort du taureau. Mais il y a aussi des jeux sportifs, spectaculaires… et pacifiques. Ainsi, la course camarguaise et la course landaise partagent au moins un point commun : jamais l’animal n’est mis à mort ! Les vaches qui participent aux courses landaises affrontent ainsi les toreros au cours de multiples courses, année après année, jusqu’à leur mise « à la retraite » vers 13 ans. Elles peuvent ainsi vivre en moyenne une vingtaine d’années… En Nouvelle-Aquitaine, la course landaise est une institution qui remonte au Moyen-Âge. Et si elle n’est pratiquée que dans les Landes, le Gers et une partie des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, ce sport traditionnel des Gascons attire toujours de très nombreux adeptes. Et plus encore de spectateurs dont de nombreux touristes rapidement séduits en été. Il faut dire que chaque course est un moment spectaculaire !
Écarteurs et sauteurs : de vrais sportifs !
La course landaise se pratique avec des vaches (et non des taureaux) que les toreros, véritables athlètes, affrontent de deux façons. Les écarteurs, vêtus d’un pantalon blanc et d’un boléro coloré, appellent la vache qui fonce sur eux au galop et l’esquivent en pivotant au dernier moment. Les sauteurs, entièrement vêtus de blanc, s’élancent vers la vache et effectuent un saut par-dessus : saut de l’ange, saut pieds-joints ou saut périlleux. Et, bien sûr, impossible d’imaginer une course landaise sans la traditionnelle banda (groupe musical traditionnel) qui va jouer la marche Cazérienne (hymne de la course landaise) lors du défilé d'ouverture et du paséo final, et des morceaux entraînants tout au long de la course, participant à mettre une ambiance joyeuse. Le résultat : un spectacle convivial et un véritable sport où les toreros font preuve d’agilité et de bravoure, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Sans une goutte de sang !
Un sport reconnu depuis plus de 40 ans
La course landaise est aussi une vraie discipline sportive, reconnue par le ministère de la Jeunesse et des Sports depuis 1973. Si bien que chaque course implique la présence d’arbitres. Ces arbitres, appelés pointeurs dans le langage de la course landaise, sont réunis dans un jury qui note le travail de l’écarteur ou du sauteur, figure par figure, mais aussi chaque vache ! Depuis 2014, une école d’arbitrage existe pour former des arbitres aux règles de notation. Si la course landaise plaît autant aux spectateurs et aux touristes c’est que, même en assistant à leur première course, ils peuvent facilement apprécier les performances des écarteurs et sauteurs. Et évaluer les risques qu’ils prennent. En effet pour l’écarteur, le moindre retard dans l’esquive se solde par une tumade (choc donné par la tête de la vache). Quant au sauteur, il peut être percuté par la vache s’il saute trop tard, retomber sur la bête s’il s’élance trop tôt… Tout est une question de timing. Et de talent !