SPORTMAG - 107 : National - Février 2018

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107---Ma-delegation.jpg « Normalement, le record de quinze médailles obtenues il y a quatre ans à Sotchi doit être battu »
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Denis Masseglia

« Jamais eu un potentiel comme celui-là »

Président du Comité national olympique et sportif français, Denis Masseglia se veut ambitieux et envisage un record de médailles pour la délégation française présente à Pyeongchang. Des JO 2018 pour lesquels Annecy était candidate, un échec dont le président du CNOSF a tiré les leçons.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à l'approche de cet événement ?

Je pense que ces Jeux olympiques seront exceptionnels, tant sur le plan de l'importance géopolitique qu'au niveau de la performance des athlètes français. J'ai tout simplement hâte d'y être. Concernant les objectifs, j'ai discuté avec les deux fédérations (la Fédération Française de Ski et la Fédération Française des Sports de Glace, NDLR) et on pense qu'on est en mesure d'obtenir une vingtaine de médailles. Ce qui est sûr, c'est que nous n'avons jamais eu un potentiel comme celui-là. Normalement, le record de quinze médailles obtenues il y a quatre ans à Sotchi doit être battu. Après, il peut arriver que l'on manque de réussite et que l'on obtienne beaucoup de quatrièmes places... On verra bien quel sera le lot de surprises, parfois désagréables, mais parfois agréables. Pour la première fois depuis 2002, on pourrait même obtenir des médailles en glace. Je suis convaincu que, lorsque l'on dispose d'un bon potentiel, on peut toujours arriver à l'exprimer.


« Martin Fourcade est un moteur pour le sport français »


Martin Fourcade porte-drapeau, était-ce un choix évident ?

Complètement. Il porte sur ses épaules un grand nombre d'espoirs de médailles à lui tout seul. Mais ce choix était également évident, car Martin est reconnu comme un leader auprès de tous. La réaction des quelques athlètes auxquels nous avions posé la question en amont s'est avérée très positive. Plusieurs nous ont dit : « Si Martin y va, on sera très contents d'être derrière lui ! ». C'est l'athlète de notre délégation qui fait le plus l'unanimité, en raison de ses performances et de son statut de leader, qu'il confirme depuis le début de l'hiver.

Martin est un moteur pour la discipline du biathlon, mais aussi pour le sport français en général. Notamment en vue de Paris 2024, il est important d'avoir ce type de personne qui dégage quelque chose en termes d'image et qui est capable de prendre toute la pression sur ses épaules. Il est essentiel d'avoir des leaders qui donnent l'exemple, qui sont réguliers dans leurs performances et qui donnent une mentalité de gagneur.



Comment va se dérouler la « promotion » de Paris 2024 lors de ces Jeux olympiques ?

Ce qui est certain, c'est que le statut de futur pays organisateur change les choses pour le comité olympique du pays en question. On va recevoir davantage de visites, notamment au club France, de la part d'officiels qui vont nous questionner sur les futures installations, sur les stages préparatoires ou encore sur des détails concernant le futur village olympique. On va susciter beaucoup plus l'attention de la part d'autres pays.


« Les pays asiatiques sont des modèles en termes d'ambition »


Les pays asiatiques, comme la Corée du Sud ou la Chine, sont-ils les modèles à suivre en termes d'organisation ?

Il est vrai qu'entre ces JO à PyeongChang, ceux de 2020 à Tokyo et ceux de 2022 à Pékin, on va vivre trois Jeux olympiques asiatiques consécutifs. Plus qu'en termes d'organisation, les pays asiatiques sont des modèles en termes d'ambition. La volonté de candidater est très présente chez eux et pourrait être suivie par d'autres pays, comme Singapour ou l'Inde, dans les années à venir. Après, de notre côté, nous ne sommes pas exactement sur la même ligne que ces pays. Chez eux, une candidature correspond à un enjeu géopolitique. Ce n'est pas notre cas. Nous, nous sommes une ancienne nation du sport, qui avait accueilli les Jeux olympiques en 1924 et qui avait une réelle envie de les accueillir à nouveau, cent ans après.


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Annecy était candidate pour accueillir ces JO 2018. Avec le recul, qu'est-ce qui n'a pas marché ?

Nous aurions dû commencer par analyser les choses en termes d’opportunités, comme nous l'avons fait pour Paris 2024. Si on l'avait fait, on se serait rendu compte que c'était le tour de PyeongChang. Cette ville avait été battue de peu par Vancouver pour 2010 et par Sotchi pour 2014. Son tour était donc venu. Dans ces conditions, il convenait de ne pas être candidat. Mais nous avons été pris par l'enthousiasme. Quatre villes françaises ont postulé et l'enthousiasme sur le terrain était réel, notamment au niveau politique. C'est quelque chose que nous avons ensuite évité pour 2024. Si candidature il doit y avoir, elle doit émaner du mouvement sportif et de personne d'autre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard : après de nombreux échecs, la seule candidature qui ait réussi est celle qui a émané du mouvement sportif.


« S'inspirer de Paris 2024 »


La France est-elle malgré tout susceptible d'accueillir des JO d'hiver à l'avenir ?

Bien sûr, c'est possible. Mais pour cela, il faudra laisser de côté les erreurs d'Annecy et s'inspirer de Paris 2024, en mettant en avant la volonté du mouvement sportif d'accueillir un tel événement. Il faut aussi se poser les bonnes questions sur le projet, les moyens de le mettre en place, et surtout sur l'opportunité de gagner en cas de candidature. Mais, pour l'heure, ce n'est absolument pas d'actualité, puisque nous sommes focalisés sur Paris 2024.

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