SPORTMAG - 109 : National - Avril 2018

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Le Para-Tir en plein développement

« Ce n'est pas le tir qui s'adapte au Para-tir, c'est plutôt le Para-tir qui s'adapte au tir », explique d'entrée Ghislaine Briez, arbitre internationale et responsable de l’organisation de la prochaine Coupe du monde Para-tir. « Le tir est le même, qu'il soit pour les valides ou pour les personnes en situation de handicap. Ces dernières disposent simplement de quelques éléments supplémentaires, comme un fauteuil roulant pour certains, ou de blocs ressorts sous l'arme pour d'autres ». Le Para-tir couvre l'ensemble des disciplines du tir, que l'on retrouvera lors de la Coupe du monde organisée à Châteauroux au mois de septembre prochain. « Le fait que le Para-tir soit géré par la FFTir depuis l'an dernier est quelque chose de capital pour la discipline », assure Ghislaine Briez. « L'organisation de cet événement doit permettre au Para-tir de se faire connaître et d'attirer un nouveau public de pratiquants ».

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Focus

10/10 pour quatre des disciplines

Avec douze disciplines, la FFTir est l'une des fédérations sportives les plus diversifiées. Focus sur quatre de ces disciplines, dont trois sont olympiques.

Carabine



Présente aux Jeux olympiques, la carabine fait partie des principales disciplines du tir. « Il y a trois distances en carabine : 10 m, 50 m et 300 m », explique Alexis Raynaud, membre de l'équipe de France. « De mon côté, je viens d'une famille de chasseurs et, lorsque je me suis tourné vers le tir, j'ai logiquement opté pour la carabine ». Médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016 en carabine à 50 mètres 3 positions, Alexis Raynaud est également devenu champion d'Europe l'an dernier en carabine à 300 m. « C'est une discipline qui développe avant tout la rigueur et la précision. Cela se répercute sur ma vie de tous les jours. Dès que je fais quelque chose, il faut que je le fasse bien. On devient même un peu “maniaque”, comme si l’on était toujours en compétition ». La France est habituée à briller en carabine lors des compétitions internationales, et cela devrait continuer à être le cas, notamment lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Alexis Raynaud espère être de la partie pour viser l'or…


Pistolet



Vitesse, concentration et précision : tels sont les ingrédients du tir au pistolet. Une discipline qui se pratique à des distances de 10 m, 25 m et 50 m, dont le but est évidemment de se rapprocher le plus possible du centre de la cible. Il y a le pistolet vitesse et la pratique standard, dans laquelle évolue Céline Goberville. « J'ai grandi dans une famille de tireurs, je me suis donc logiquement tournée vers le tir. J'avais commencé par la carabine, mais j'ai ensuite opté pour le pistolet », explique celle qui est devenue vice-championne olympique en pistolet à 10 m lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. « Le tir demande beaucoup de concentration, mais aussi une bonne gestion de nos émotions, de la volonté et du travail technique », assure Céline Goberville. « Je suis toujours responsable de ce que je produis sur le pas de tir. La remise en question est donc toujours présente ». Une remise en question qui est l'essence même du tir, sport avant tout mental.


Skeet olympique



Sport consistant à tirer sur des plateaux en argile à l'aide d'un fusil, le skeet fait partie des principales disciplines du tir. Anthony Terras est l'un des dignes représentants du skeet, lui qui a obtenu la médaille de bronze lors des Jeux olympiques en 2008 à Pékin. « Le skeet est une discipline sur laquelle il faut être en permanence le plus précis, le plus assidu et le plus régulier. Quand on pense qu'on a tout compris, il y a une remise en question permanente. Le skeet est aussi une école du tir, il permet de savoir tout faire en vue des autres disciplines », assure le Marseillais de 32 ans, qui développe son école en tir tout en poursuivant sa carrière. « Je fais cela parce que c'est ma passion et je la transmets à tous ceux qui ont envie de la partager. Dans mon club, bénévolement, je passe tous les mois une journée avec les jeunes de moins de 18 ans pour leur faire partager mon expérience », explique Anthony Terras. « Je pense que cela leur apporte la même chose qu'à moi : maîtrise de soi et rigueur. C'est un sport dans lequel on essaye d'aller toujours plus loin. Je pense que cela se répercute dans la vie de tous les jours, cette envie de faire toujours plus ». Soutenu par l'Armée des Champions du Centre national des sports de la Défense, Anthony Terras est tout simplement un amoureux du skeet, lui qui l'assure : « Je ne couperai jamais avec les armes à feu ni avec les cartouches et les assiettes en argile ».


Arbalète



Corde, branches d'arc et flèches, voici l'arbalète field ! Une discipline qui consiste à tirer sur des cibles utilisées au tir à l'arc en extérieur, et à des distances de 35 m, 50 m et 65 m, mais aussi en salle à une distance plus réduite. « L'arbalète est assez proche du tir à la carabine », explique Jacques Mangematin, membre de l'équipe de France. « Il faut les mêmes qualités, mais l'épreuve en elle-même est beaucoup plus riche. On va aux résultats avec les autres tireurs, on note les points, on se déplace... c'est une discipline qui n'est pas statique ». Un aspect qui a séduit Jacques Mangematin et qui l'a poussé à passer de la carabine à l'arbalète, avec succès. Avec l'équipe de France, il a en effet obtenu le bronze l'an dernier lors de l'épreuve par équipes des championnats du monde. Les Bleus tenteront de confirmer leur potentiel lors des championnats d'Europe au mois de juin en Estonie. Ce serait une belle manière de faire parler de l'arbalète, une discipline en manque de médiatisation, car absente du programme olympique.

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